FIERTE DE NOUVEAU : SEPT PAQUETS !!!!

ET UN TEXTE TROUVE SUR INTERNET ET TRES DRÔLE

Il faut imaginer l'enseignant devant son tas de copies. Il en a déjà corrigé des milliers dans sa vie, il en corrigera encore autant. C'est l'enfer. Le tas est là.

Le tas, le TAS, LE TAS, LE TAAAAAAAAAAAAAAAAAAS : il le scrute, imagine un monde sans copies,  le contemple, va boire un verre d'eau, l'effleure,  lance une machine-à-laver, le compulse, va voir ce qu'il y a dans le frigo, choisit une copie rassurante (propre, bien écrite, claire, informée) et la place au sommet de la pile. Il trouve ensuite une copie, propre mais à moitié vide, ça ira vite, il la pose tout au-dessus. Que faire ? Les vitres, un tour dans la rue, une tentative de suicide, un poème, une tourte aux poireaux, le poirier, une lettre de démission, des quadruplés ?

Le tas est là. Simple et tranquille. Le professeur souffre. C'est le moment de l'achever (bon  tout le monde a compris que nous étions dans le registre de l'anti-tutoriel ?) (Ouiiiiiiii Madame ! Alors je continue). Comment ? Avec la copie charnier, la copie dégueulée, la copie outragée, la copie froissée mais la copie qui va tuer : la dernière qu'il va corriger.

Quelques conseils pratiques :

- écrire en turquoise, ça donne mal aux yeux, à la tête et ça fait perdre du temps. Ecrire au crayon de bois (so vintage) peut aussi avoir son efficacité. Ça prouve que la copie est quelque part dans...l'inachevé.

- ne pas aller jusqu'au bout des lignes de manière aléatoire (l'ensemble doit ressembler à une sorte de Bibendum, le bonhomme Michelin).

- écrire des trucs un peu partout au crayon à papier, qui seront ensuite mal gommés (ça donne l'impression qu'il y a eu de la triche)

- dessiner des bidules ici ou là, comme si vous étiez au téléphone (dans l'ancien temps, quand on était assigné à un lieu fixe car le combiné avait...un fil). Une façon de montrer votre ennui.

- oublier de mettre son nom et son prénom.

- faire de la broderie (fleurs, serpentins) autour des perforations (les déchirer un peu au passage).

- faute de copies, histoire de montrer que vous n'aviez rien anticipé ni préparé, arracher une page de son cahier : le bord de votre copie doit être particulièrement inégal, frangé, effilé. Le professeur sentira son travail méprisé.

- accumuler les copies simples. Faire une sorte d'origami pour qu'elles restent assemblées (ou, pire, les agrafer).

- mettre de T.S.V.P un peu partout.

- soigner tout particulièrement le cartouche : il doit y avoir un effet de contraste saisissant avec le reste de la copie mal soignée.

- dans le cartouche, mal orienter le slash du "/20" :  \  . Ce que ça perturbe au moment de mettre la note ! Si le devoir est /10, penser à écrire \20.

- laisser énormément de place, dans le cartouche, pour les "observations" : ça donne l'impression d'être un mauvais correcteur.

- sur une copie double, écrire sur la première page, la dernière et laisser vides les pages 2 et 3. Effet de surprise garanti !

- faire un joyeux assortiment d'encre, d'effaceur, de stylo d'effaceur et de tipp-ex. Sans oublier les ratures. Ce que les professeurs adorent chez les écrivains, ils le détestent dans les copies.

-procéder à un réseau d’astérisques et de flèches ultra-compliqué avec mode d'emploi assorti (il faut que votre professeur sente que vous le prenez pour un demeuré).

- répondre aux questions dans le plus grand désordre.

- après passage du tipp-ex, oublier de réécrire dessus et fermer la copie avant que ça ne sèche.

- à la maison, une trace de verre de Soda (pas light, sinon ça ne colle pas) est bienvenue (subtile réponse à la tasse de café du professeur).

- se donner soi-même une note (se mettre zéro alors que votre copie méritait plus, par goût du drame et du spectacle).

- rogner la copie (si elle n'a été remplie qu'aux trois-quarts, en couper le bas, développement durable oblige).

- faire le commentaire de sa propre copie : "j'ai oublié", "je ne sais pas", "aucune idée", "je savais tout mais là, j'ai comme un trou de mémoire, un blanc, je ne comprends pas, c'est étrange, une fois devant ma copie, il y a comme un grand tunnel, une sorte de gouffre..."

Moralité : copie bien présentée, professeur consolé, note plus élevée. Copie mal présentée, professeur accablé, note déprimée.

Ps : témoignage personnel. J'ai rendu toute ma scolarité des copies  immondes. Je trouvais ces questions de présentation, de soin, assez secondaires, assez vulgaires. Ma pensée lumineuse (hum, hum) ne pouvait s'abaisser à des considérations aussi triviales. J'ai souvent eu des "-2", "-4" pour le soin. Je trouvais ça révoltant. Injuste (juge-t-on le génie sur l'emballage ?) (en plus, ça fait un peu écrivain maudit de mal écrire sur du papier dégueu). Eh bien j'avais tort ! Une copie soignée, bien présentée, c'est essentiel. Sa présentation dit quelque chose de votre attention, de votre attitude face au travail, de vos dispositions scolaires. Aujourd'hui je regrette amèrement de ne l'avoir pas compris à temps. J'aurais pu être Président ou Pape, si j'avais mieux présenté mes devoirs. Quel gâchis...